IMMEUBLE MIXTE
De par sa position entre les gabarits des fonctions hospitalières formant le profil de la rue Thomée et d’autre part les volumétries structurant les quartiers d’habitat de la rue de l’Abbaye et de la rue J.C. Diricq , ce site occupe une position charnière en termes de fabrication d’urbanité.
Néanmoins, son diagnostic physique laisse apparaître une empreinte bâtie très faible déployée uniquement en un volume rez-de-chaussée trois façades et souffrant des pathologies typiques des bâtiments du début des années 70’. Les surfaces non bâties ne présentent également que des aménagements assez pauvres réalisés sans grand soin. La situation existante s’affiche comme limitée et totalement fermée à toute communication avec le quartier habité et notamment le jardin d’enfants présent le long de la rue de l’Abbaye.
Après une table rase raisonnée, une composition hybride est donc proposée de manière à assurer une transition avec les différentes échelles qui cohabitent dans le quartier sans jusque-là se rencontrer. Ainsi peut-on lire tout d’abord la présence d’un socle adapté au sol en un grand rythme de jambages unifiant les deux niveaux de base. (services +appartements 2ch) Sur ce premier repère adressé aux rues et aux habitations voisines, un second rythme de deux niveaux médians pose des logements traversants (logements 1ch) dont les terrasses et accès assemblés deux à deux forment les verticales majeures. Sur ce second rapport plutôt adressé quant à lui au gabarit voisin de la maison de repos, se prolongent quelques travées centrales comme si un petit village de maisons mitoyennes coiffées de toitures à versants avait choisi de vivre sur des toits réellement habités (habitations 1 ch).
Sur la face sud-ouest viennent accoster de grandes terrasses privatives tandis que coté est, face choisie pour l’accès aux logements, se pose une coursive généreuse et lumineuse. Munie de sa petite tour de circulation et de ses terrasses communes, à l’opposé des circulations collectives habituelles strictement fonctionnelles et souvent aveugles, cette coursive peut s’envisager comme un véritable espace partagé et à vivre. Elle se compose comme la prolongation verticale de l’environnement non bâti et forme avec lui le nouveau visage ouvert et végétalisé que recevra le quartier. Toute de verre, cette galerie forme en outre un espace tampon protecteur, un climat de transition pour les habitants entre rue et logements. En point d’orgue à cette promenade, allant de seuil en seuil en toute sécurité, on trouve sur le toit un jardin collectif et sa serre où des activités potagères apaisantes pourront prendre place dans un certain plaisir de vivre collectivement en ville autrement.
A l’échelle urbaine, des accotements plus généreux, des raccourcis piétons ainsi que des gradinages souples composent un petit maillage qui s’enroule jusqu’au rondpoint et intègre de manière plus intimiste le thème du jardin d’enfants. Toutes ces propositions de petits moments gérés comme autant de transitions et d’articulations composent un nouveau sol, paysage qualitatif prêt à se laisser traverser pour une amélioration du cadre de vie collectif et une grande accessibilité aux différents services caractérisant ce quartier d’Ath.