NEGUNDO
Contextuellement, le zoning de Tournai-Ouest présente le taux de remplissage d’un site de développement économique arrivé à maturité. Avant d’envisager les fonctions «nobles», les besoins programmatiques en parkings sont tels qu’une grande partie de l’implantation se trouve mobilisée. Le centre s’installe donc sur pilotis et dissimulera ainsi 50% des zones «véhicules»; un léger travail de talutage périmétrique parachève cet effort de discrétion. Les flux «piétons» sont principalement longitudinaux, les accès automobiles sont eux gérés plutôt transversalement et connectés aux voiries secondaires symétriques. Le plateau «accueil et bureaux» s’organise au premier étage, en plan carré très dense, percé d’un patio aérien générateur de lumière naturelle, de présence végétale et de regards croisés entre fonctions. Le niveau +2 contient les lieux collectifs, salles de réunions et cafétéria dans un plan en U enroulé sur le patio. Formellement, une écriture déterminée soutient les concepts de base suivants:
– la compacité
– un certain minimalisme où la structure elle-même du bâtiment dégage déjà un effet singulier;
– la transparence partout où elle est possible.
Techniquement, une structure en béton érige une présence, ensuite il s’agira essentiellement de remplissage et de filtrage cherchant une expression abstraite mais soignée.
Le matériau bois est choisi en trames ajourées afin de dépasser l’allure industrielle standard et de répondre mieux au prospect végétal du couloir autoroutier. Ensuite, le programme de crèche se glisse dans l’alignement du centre, produisant dans l’espacement une faille piétonne paysagère. Une connexion par le niveau +1 est physiquement possible. La conception de cet ensemble est menée dans un souci d’obtenir pour l’utilisateur un patrimoine basse énergie et peu gourmand en maintenance. Son expression est urbaine lorsqu’elle s’affirme sur le zoning mais l’attitude de la crèche est résolument tournée vers une intégration au sol, son profil et son habillage végétal l’amenant plus au dialogue avec la ruralité limitrophe, à la limite du camouflage.
Enfin, la fabrication de ce nouveau paysage mixte s’étire à l’opposé jusqu’au territoire autoroutier de l’A8, tissant le viaire et les flux piétons, profilant des bassins d’orage, questionnant la limite.